35. Venue de mon passé

Allister suspend son geste, entendant des bruits étranges émanant du salon: "Tu ne m'avais pas dit qu'Aëlyse serait partie toute l'après-midi? Je n'ai vraiment pas envie qu'elle déboule maintenant!". Soupirant, je quitte le lit pour entreprendre de me rhabiller: "Elle devait passer un entretien pour faire partie d'une agence de mannequinat, cela aurait du lui prendre plus de temps que ça... Je vais aller voir ce qui se passe."

Quelle calamité d'essayer de se créer un peu d'intimité avec une sœur qui débarque dans la chambre sans prévenir! Allister est carrément devenu champion pour se cacher sous la couette. Je reconnais qu'Aëlyse essaie de faire des efforts mais, des jours comme aujourd'hui, j'aimerais que nous ayons un espace plus grand et qu'elle ait quelqu'un avec qui partager sa vie.

Je pousse la porte du salon d'où provient un vacarme indescriptible. Alors que je m'attends à trouver ma sœur, c'est une furie aux longs cheveux noirs qui me saute dessus et me plaque au sol en hurlant: "Te voilà maudite sorcière! Je vais te tuer! Tu vas payer pour tout le mal que tu as fait!" J'essaie de la repousser sans y parvenir. Allister surgit alors et l'attrape à bras le corps pendant que je pénètre dans son esprit pour la forcer à se calmer.

"Allister, prends de quoi l'attacher! Elle est vraiment très forte et je ne suis pas sûre de parvenir à la maitriser bien longtemps". Une fois l'intruse entravée, nous nous regardons médusés pendant qu'elle continuer à vociférer, promettant de nous tuer tous les deux. "Est-ce que tu la connais?" Nous avons parlé en même temps, ce qui nous arrache un sourire malgré le fait que ni lui, ni moi n'avons la moindre idée de qui peut-être cette jeune femme.

Se rendant compte que s'époumoner ne servait à rien, l'étrangère se tait mais, me penchant pour la regarder de plus près, je constate qu'elle pleure à chaudes larmes: "Vous êtes blessée? Je peux faire quelque chose pour vous aider?" J'ai à peine terminé ma phrase qu'elle se remet à hurler, m'accusant d'avoir ruiné sa vie. Cela dure un bon moment avant qu'elle ne se taise à nouveau, à bout de souffle. Je profite de ce court répit pour tenter d'en apprendre plus: "Vous m'accusez de vous avoir fait du mal mais je ne vous connais même pas! Vous pourriez au moins me dire votre nom?"

Ses yeux sont remplis de haine et je la vois du coin de l’œil ouvrir la bouche. Elle s'apprête à parler ou à hurler, je ne sais pas très bien, mais elle s'arrête net avant d'avoir proféré le moindre son et fixe la porte d'un air incrédule. Me retournant, je vois Aëlyse qui se tient dans l'encadrement, aussi abasourdie que notre visiteuse indésirable: "Breena? Mais? Que? Comment es-tu arrivée ici?"

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